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Adieu surcharge de travail : comment arrêter de porter les singes des autres

Par Martin Proulx
Publié le 5 mars 2024
Arrêter de porter les singes des autres

Imagine-toi là, devant ton écran, noyé sous une pile de courriels, de responsabilités et de projets – plusieurs ne sont même pas les tiens!

Cette quantité de travail est un rappel de ta difficulté à dire « Désolé, ce n’est pas MA responsabilité ».

Tu te retrouves à jongler avec des tâches qui ne sont pas les tiennes, au détriment de tes propres exigences et responsabilités. Ton agenda est plein à craquer, ta boîte de courriel déborde et tu sens ton niveau de stress monter.

Le pire, c’est que cette surcharge de travail t’empêche de te consacrer à TES responsabilités.

 

Résultats : soit tu es obligé de travailler le soir et les weekends, soit tu commences à échapper des balles.

 

Dans les deux cas, ce n’est pas positif.

Tu es épuisé.

Pour plusieurs personnes, ce qui se cache derrière cette situation n’est pas le manque de compétences à savoir « comment bien déléguer », mais plutôt une peur semi-consciente du conflit (ou de déplaire).

 Cette peur est un monstre invisible qui te vole non seulement ton espace de travail, mais surtout ta paix d’esprit.

 

Apprendre à déléguer ou à apprivoiser le conflit?

 

Mauvaise approche de délégation ou peur du conflit (ou de déplaire)?

Regardons de plus près ce qui se cache derrière ta surcharge de travail.

Tu pourrais imaginer que c’est juste une question de ne pas savoir comment faire, mais j’ai une petite hypothèse…

Je crois que ce qui te retient, c’est une peur inconsciente du conflit (ou de déplaire aux autres).

Tu crains les réactions négatives, les confrontations et les jugements des autres. Tu ne veux pas entacher tes relations.

Cette peur te pousse à prendre sur toi et à absorber les responsabilités des autres, dans l’espoir d’éviter des tensions.

Tu te dis, « Je suis mieux de le faire moi-même, au moins je ne vais pas créer de conflit. »

Mais en réalité, tu crées un cercle vicieux.

Plus tu évites le conflit, plus tu te surcharges.

Plus tu augmentes ta charge de travail, moins tu es disponible pour TES tâches (et plus ta frustration augmente).

Cette peur, bien que compréhensible, te coûte cher. Elle t’épuise et limite ta capacité à être le leader efficace et inspirant que tu veux être.

Ce que tu vis, c’est un classique dans le monde de la gestion.

Cette volonté d’éviter un (potentiel) conflit.

Cette difficulté à remettre les tâches à leurs propriétaires légitimes est un obstacle commun, mais surmontable. Je te propose des moyens concrets pour briser ce cycle.

 

Surmonter la peur de déplaire.

 

Tout d’abord, d’où vient ta peur du conflit (ou de déplaire)?

La peur du conflit, un sentiment commun chez de nombreux leaders et gestionnaires, peut avoir plusieurs origines. Je te partage quelques sources que j’entends fréquemment :

 

  • Expériences passées négatives

  • Sentiment d’un manque de compétences

  • Crainte des répercussions négatives

  • Évitement du rejet ou de la désapprobation

  • Faible estime ou confiance en soi

  • Culture organisationnelle résistante aux conflits

  • Manque d’expérience

  • Peur de l’émotion de l’autre

 

Face à la peur du conflit qui te freine dans ta quête d’impact et de résultats efficaces, l’accompagnement par un coach professionnel peut être un atout majeur, mais avant d’aller là, je te propose d’autres pistes possibles.

 

5 questions pour réfléchir (avant de plonger dans les solutions)

Je te propose 5 questions de coach conçues pour te pousser à examiner en profondeur tes réflexes actuels. Elles te permettront de mettre en lumière non seulement ce qui te retient, mais aussi les impacts réels de ta peur du conflit sur toi-même et sur ton équipe.

Prends le temps de te poser ces questions, d’y réfléchir sincèrement, car c’est dans cette introspection que réside la clé de ta transformation en tant que gestionnaire.

 

Qu’est-ce qui t’empêche de faire une pause et de te demander : «Est-ce vraiment ma responsabilité ?»

 

Quelles sont les conséquences de t’approprier les responsabilités des autres?

 

Quels seraient les impacts positifs pour toi et pour les autres si tu arrivais à déléguer et à responsabiliser efficacement?

 

Qu’est-ce qui te fait peur dans le conflit? Est-ce le conflit en soi ou la manière dont il pourrait être perçu?

 

D’où provient ta peur du conflit? Peux-tu faire un travail archéologique et déterrer les événements qui ont provoqué ta peur du conflit?

 

Précisément, de quels changements aurais-tu besoin pour te défaire de l’emprise de la peur du conflit?

 

Maintenant que tu as pris le temps de réfléchir à ta situation actuelle et aux défis auxquels tu fais face, il est temps de passer à l’action. Les pistes de solution suivantes sont conçues pour t’aider à surmonter ta peur du conflit et à transformer ta manière de déléguer et de responsabiliser les autres.

 

3 étapes pour réduire ta peur de déplaire (et mieux déléguer).

 

 

Étape 1 | Reconnaître et accepter la peur

La première étape est de reconnaître que la peur du conflit est normale. Accepte cette peur comme une partie de toi-même, mais ne la laisse pas te définir ou te contrôler.

 

Pratiquer l’auto-réflexion pour identifier la source de ta peur

L’auto-réflexion est un outil puissant pour comprendre les racines de ta peur du conflit. Prends le temps de t’interroger sur ce qui déclenche spécifiquement ta peur : est-ce la crainte des réactions négatives, la peur d’être jugé, ou peut-être le sentiment de ne pas être à la hauteur ? En identifiant précisément ce qui te fait peur, tu peux commencer à travailler sur des stratégies ciblées pour y faire face.

 

Action concrète : Réserve un moment dans ta journée pour te poser calmement et réfléchir aux situations qui ont provoqué une peur du conflit. Note ces moments et essaie de comprendre quels facteurs communs déclenchent ta peur. Cela peut t’aider à reconnaître des schémas récurrents et à élaborer des plans pour les affronter.

 

Accepter la peur comme une partie normale de l’expérience humaine

Reconnaître que la peur du conflit est une réaction humaine normale peut t’aider à te sentir moins isolé dans ton expérience. Tout le monde ressent de la peur à différents niveaux, et cela ne diminue en rien ta valeur ou ta compétence en tant que leader. Accepter cette émotion comme une partie de toi peut te permettre de l’aborder avec moins de jugement et plus de compassion envers toi-même.

 

Action concrète : Lorsque tu ressens de la peur face à un conflit potentiel, rappelle-toi que c’est une réaction normale. Au lieu de te critiquer, dis-toi : « Il est normal de ressentir de la peur. Comment puis-je m’approcher de cette situation avec curiosité et ouverture plutôt qu’avec peur ? »

 

Cultiver la vulnérabilité et l’empathie

La vulnérabilité est une force, pas une faiblesse. En te montrant vulnérable, tu invites à l’authenticité et à une connexion plus profonde avec les autres, ce qui peut aider à désamorcer les conflits avant même qu’ils ne commencent. L’empathie envers toi-même et envers les autres te permet de comprendre que chacun a ses propres peurs et que le conflit est souvent le résultat de malentendus ou de besoins non exprimés.

 

Action concrète : Lorsque tu te sens réticent à aborder une situation conflictuelle, essaie d’exprimer tes sentiments et tes peurs à une personne de confiance. Partager tes vulnérabilités peut t’aider à te sentir soutenu et moins seul. De plus, essaie de voir les choses du point de vue de l’autre pour mieux comprendre ses actions et réactions, ce qui peut t’aider à aborder le conflit avec plus d’empathie.

 

En appliquant ces trucs, tu commenceras à reconnaître et accepter ta peur du conflit comme une partie intégrante de ton parcours de leadership, te permettant ainsi de développer des outils et stratégies pour la gérer efficacement et avec bienveillance.

 

Étape 2 | Réévaluer la notion de « conflits »

Réévaluer la notion de « conflits » peut transformer ta perspective sur les désaccords et les tensions au travail, te permettant de les voir non pas comme des obstacles, mais comme des opportunités de croissance et d’amélioration.

 

Voir les conflits comme des occasions d’apprentissage

Les conflits, bien qu’inconfortables, sont des moments riches en potentiel d’apprentissage. Ils te poussent à voir les situations sous un nouvel angle, à développer ta capacité à communiquer et à négocier, et à comprendre mieux les perspectives des autres. En adoptant cette mentalité, tu commences à voir chaque conflit non pas comme une menace, mais comme une chance de grandir professionnellement et personnellement.

 

Action concrète : La prochaine fois que tu te retrouveras dans une situation conflictuelle, prends un moment pour réfléchir à ce que tu peux en apprendre. Quelles compétences peux-tu développer ? Comment cette expérience peut-elle enrichir ta compréhension des dynamiques de groupe ou améliorer ta communication ?

 

Reconnaître la valeur du désaccord pour l’innovation

Les désaccords et les débats peuvent être des moteurs puissants d’innovation et de créativité. Ils encouragent le questionnement et la remise en question du statu quo, ce qui est essentiel pour trouver de nouvelles solutions et améliorer les processus. En reconnaissant cette valeur, tu peux aborder les conflits avec une attitude ouverte, prêt à explorer comment les différences d’opinions peuvent conduire à de meilleures idées.

 

Action concrète : Encourage les membres de ton équipe à partager leurs opinions divergentes lors des réunions, en mettant en place un cadre respectueux et constructif. Souligne comment leurs contributions uniques peuvent conduire à des solutions innovantes.

 

Utiliser les conflits pour renforcer les relations

Les conflits, gérés de manière constructive, peuvent renforcer les relations plutôt que de les affaiblir. Ils offrent l’occasion de clarifier les malentendus, d’adresser les problèmes sous-jacents et de construire une confiance mutuelle à travers la résolution de problèmes. En abordant les conflits avec honnêteté et respect, tu peux tisser des liens plus forts avec tes collègues.

 

Action concrète : Lorsque tu es impliqué dans un conflit, concentre-toi sur la résolution du problème plutôt que sur le fait d’avoir raison. Écoute activement, valide les sentiments de l’autre partie et travaille ensemble pour trouver une solution qui répond aux besoins de tous. Cet effort commun renforce la confiance et montre que vous pouvez travailler à travers les différences.

 

En réévaluant ta façon de perception des conflits avec ces trucs, tu transformes les défis en opportunités, favorisant ainsi un environnement de travail plus dynamique, innovant et respectueux.

 

Étape 3 | Développer la capacité d’avoir des communications assertives

Ose dire non. Cela ne signifie pas d’être rude, mais d’être clair sur tes limites et attentes. Explique calmement pourquoi certaines tâches doivent être réalisées par d’autres. Sois précis et honnête sur les conséquences de la surcharge sur ta performance et celle de l’équipe.

 

Utiliser un langage clair et convaincant

Pour communiquer de manière assertive, il est crucial d’adopter un langage simple et direct. Cela aide à éviter les malentendus et permet à tous les membres de l’équipe de comprendre et de s’aligner sur les objectifs sans se sentir offensés ou dépassés.

 

Action concrète : Révise tes communications, que ce soit des courriels, des propositions, ou même des conversations en tête-à-tête, pour t’assurer qu’elles sont exemptes de jargon. Présente tes idées de manière concise et engageante. Cela renforce la clarté de ton message et assure que tes intentions sont comprises telles que tu les as envisagées.

 

Établir des canaux de communication ouverts

Développer des espaces où le dialogue peut se produire librement est essentiel pour une communication assertive. Cela permet non seulement une meilleure compréhension mutuelle, mais encourage également l’expression ouverte des idées et des préoccupations.

 

Action concrète : Organise des réunions régulières ou des sessions de brainstorming où tous les membres de l’équipe peuvent partager leurs pensées et préoccupations dans un environnement ouvert et respectueux. Cela peut aider à désamorcer les tensions potentielles et à encourager une culture de transparence et de respect mutuel.

 

Communiquer efficacement les visions et intentions

Partager ouvertement tes visions et tes raisonnements derrière les décisions et les innovations est crucial. Cela aide à établir un dialogue constructif, clarifie les objectifs et peut désamorcer les tensions.

 

Action concrète : Organise des réunions d’information et des sessions de questions-réponses pour discuter des projets en cours, en fournissant des contextes et des clarifications. Cela permet à chacun de comprendre les motivations derrière les actions et les décisions, favorisant ainsi une meilleure adhésion et réduisant les résistances.

 

Ces trucs, axés sur la clarté, l’ouverture, et la communication efficace des intentions, sont fondamentaux pour renforcer ton assertivité dans les actes et communications professionnelles. Ils te permettent de maintenir des relations de travail solides tout en affirmant tes besoins et tes limites de manière respectueuse et productive.

 

En appliquant ces principes en termes de communication assertive, tu créeras un environnement de travail où la délégation et la responsabilisation sont non seulement efficaces mais aussi valorisées, réduisant ainsi la peur du conflit et favorisant une culture de transparence et de respect mutuel.

 

En bonus | Travailler avec un coach

Travailler avec un coach spécialisé en leadership est une démarche enrichissante qui apporte de multiples bénéfices, tant sur le plan professionnel que personnel.

Premièrement, le coaching offre un espace de réflexion et d’analyse qui te permet d’identifier les obstacles, qu’ils soient liés à ta peur du conflit ou à d’autres défis dans ta gestion du leadership. Cet espace sécuritaire et confidentiel est idéal pour explorer tes pensées, émotions, et comportements sans jugement, te permettant ainsi de prendre conscience de tes schémas actuels et d’envisager des changements constructifs.

Deuxièmement, le coaching est un catalyseur de développement personnel et professionnel. En travaillant avec un coach, tu bénéficies d’un soutien sur mesure qui t’aide à développer des stratégies et des compétences pour surmonter tes peurs et améliorer ta communication, ta prise de décision, et ta capacité à déléguer efficacement. Cette approche personnalisée assure que tu puisses trouver des solutions qui résonnent avec tes valeurs et tes objectifs, renforçant ainsi ta confiance en toi et ta capacité à naviguer dans les complexités du leadership.

Enfin, le coaching en leadership te permet de transformer ta perspective et d’adopter une approche plus positive et proactive face aux défis. En te libérant de la peur du conflit et en améliorant tes compétences en communication et en gestion, tu es mieux équipé pour établir des relations de travail solides, augmenter ton impact et atteindre tes objectifs avec plus d’efficacité. Ce changement de paradigme favorise non seulement ta croissance personnelle, mais inspire également ceux qui t’entourent, contribuant à un environnement de travail plus harmonieux et productif.

 

Rappelle-toi, la gestion ne consiste pas seulement à diriger mais aussi à inspirer et responsabiliser. En surmontant ta peur du conflit, tu crées non seulement un espace de travail plus sain pour toi, mais aussi un environnement où chacun peut s’épanouir et grandir. Les conflits, bien gérés, ne sont pas des obstacles, mais des tremplins vers un leadership plus affirmé et une équipe plus unie.

Alors, prêt à remettre les singes à leurs propriétaires et à retrouver ta paix d’esprit ?

 

Martin Proulx - Coach en leadership - Photo avec veston assis par terre

Moi, c’est Martin. J’aide les leaders comme toi qui veulent surmonter des défis complexes, reprendre le contrôle, atteindre leurs objectifs et retrouver l’équilibre.

À ce jour, j’ai accompagné plus de 250 leaders dans différents secteurs d’activités.

Seras-tu le prochain?

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